Dirigeant / nouvelle recrue : l’intégration dans l’entreprise – la période d’essai.
La signature du contrat de travail ne constitue qu’une étape dans la finalisation d’un recrutement. La suivante consiste à assurer l’intégration du nouveau collaborateur. C’est une partie essentielle du recrutement, souvent négligée…
La période d’essai correspond au début de la collaboration. C’est donc le moment où se crée la relation – voire le lien – entre le dirigeant et son futur « proche » collaborateur ; entre le nouvel embauché et l’Entreprise. Une clé de voute de la relation, en quelque sorte.
L’accueil : soigner les premières impressions
L’arrivée dans l’entreprise reste un challenge, tant pour l’entreprise que pour le/la « recruté(e) » !
L’entreprise doit garder en mémoire que le coût d’un recrutement est estimé à environ 50 000 dollars selon une étude de Gallup 2013. Un coût qui ne fera qu’augmenter si la période d’essai n’est pas probante.
Cette attention paraît inutile ? A tort…
Trop fréquemment, le management considère avoir embauché un professionnel qui devrait donc gérer seul son arrivée et être opérationnel dès sa prise de fonction.
De nombreux recrutements auxquels nous avons collaboré nous incitent à insister car il est relativement fréquent que les entreprises – y compris les plus imposantes – oublient de veiller à l’intégration de leurs nouveaux membres : des aspects qui peuvent engendrer une méfiance latente… qui ressortira à la première difficulté rencontrée par le cadre dans l’entreprise !
Mettons-nous à la place de l’arrivant : c’est une période délicate et « inquiétante ».
Pensez : il a démissionné de son précédent poste et il se trouve sans filet en cas d’échec. « Il FAUT que ça marche ! » Il a donc une pression importante sur les épaules. Consciemment ou non, il sera très attentif à ses premières impressions. Le ressenti du départ conditionne la suite de la relation et son envie de s’impliquer, de rester ou de partir. En outre, le contrat peut encore être rompu par l’une ou l’autre des parties.
Les premiers pas dans et avec l’entreprise préfigurent souvent de la relation en devenir. Il est donc nécessaire de poser un cadre dès le début de la collaboration.
Quelques étapes à respecter afin d’accueillir le collaborateur dans les meilleures conditions
La logistique
En amont de son arrivée, il est indispensable de s’assurer de la bonne organisation logistique : le nouveau venu ne peut se montrer opérationnel sans un bureau, un ordinateur et ses connections, ou encore une voiture de fonction et les éventuelles conditions négociées lors de l’embauche. Il va de soi que son contrat de travail en bonne et due forme est rédigé et fidèle aux discussions préalables et signé avant l’arrivée.
Les présentations
Il est judicieux d’organiser un entretien d’accueil mené par le N+1, fut-il le PDG : présentation de la structure et à l’équipe managée, ainsi qu’au comité de direction (ce que l’on peut intégrer comme un point de l’ordre du jour). La visite des locaux peut-être aussi à planifier.
De façon générale, il est utile d’organiser avant même son arrivée, un planning de rendez-vous afin que la nouvelle recrue puisse rencontrer individuellement les personnes clés de l’organisation.
La fixation d’objectifs
Pour l’entreprise, la période d’essai permet notamment de commencer à jauger les compétences métier et comportementales du collaborateur.
A cette fin, des objectifs à court terme doivent être fixés et partagés entre le N+1 et son collaborateur. Ces objectifs doivent être une étape qui permettra à terme au nouvel embauché de mener à bien la mission pour laquelle il est recruté.
Ainsi, on lui demandera « d’auditer » son environnement : cerner ses équipes, leurs attributions et leviers de motivation ; comprendre les différents projets à forts enjeux pour l’entreprise et se mettre en relation avec les pilotes pour comprendre l’impact pour sa propre entité ; prévoir des rendez-vous avec ses pairs pour partager leurs visions respectives ; comprendre les zones de pouvoir et d’influence, les procédures, les codes de l’entreprise. Un « audit » qui dépasse le « rapport d’étonnement » et débouche sur un plan d’actions proposé à la direction pour mener à bien la mission pour laquelle il est embauché. Des missions de « petites tailles » permettront aussi à l’une et l’autre partie de s’évaluer mutuellement avec des objectifs concrets et mesurables.
Une étape d’observation – en apparence !- incontournable, qui permet au cadre d’asseoir sa place dans l’entreprise pour mieux agir ensuite.
Le suivi au long de la période d’essai
La période d’essai est donc une étape clé qui nécessite un suivi rapproché : Selon le niveau du poste et la taille de l’entreprise, il peut être envisagé que le nouveau cadre soit parrainé par un collègue de même niveau hiérarchique ou de niveau supérieur.
Son N+1 se doit d’être à l’écoute et programmer des points réguliers. Une occasion de faire un point réciproque sur l’intégration et les objectifs fixés en amont.